Favoriser des déplacements sécuritaires face aux changements climatiques

publié: 18/02/2020

Située dans l’extrême nord de la province de Québec, Mine Raglan participe actuellement à une initiative à Salluit, Baie-Déception et Kangiqsujuaq dans le but de favoriser des déplacements sécuritaires face aux changements climatiques dont l’incidence est plus grande dans les milieux nordiques.

La couverture de glace joue un rôle important dans les déplacements sécuritaires pour les communautés locales et l’industrie. Les communautés de Salluit et de Kangiqsujuaq comptent sur la couverture de glace pour faciliter leurs activités traditionnelles. Mine Raglan organise des expéditions pour le transport des minéraux extraits via Baie-Déception. Les changements climatiques rendent ces déplacements de plus en plus risqués en raison des irrégularités dans la couverture de glace et de la difficulté à mesurer l’épaisseur de la glace.

Mine Raglan a commencé à collaborer avec divers organismes régionaux pour mettre sur pied un projet de surveillance de la glace de mer en 2015. Le projet a permis d’établir un cadre pour documenter la glace de mer saisonnière dans trois baies situées au nord du Nunavik à l’aide d’images par satellite, d’appareils photo avec prises de vues à intervalle, des sonars sous-marins, en plus d’avoir recours au savoir traditionnel des Inuits afin d’assurer une bonne compréhension du système de glace.

La surveillance des sentiers traditionnels dans les communautés de Salluit et Kangiqsujuaq a également été mise en œuvre (Mine Raglan est située entre ces deux communautés). Ces sentiers traditionnels comprennent à la fois des tronçons terrestres où la neige sur le sol est essentielle et des tronçons de glace de mer où l’épaisseur de la glace constitue un facteur important.

Un site Web contribue à organiser les données recueillies au cours du projet et met ces données à la disposition des communautés, de l’industrie et des chercheurs. On y trouve notamment les séquences de gel et de fonte de la glace (et les dates respectives), la croissance de la couverture de glace ainsi que l’épaisseur de la glace. Ces informations permettent de mieux comprendre les diverses conditions de la glace côtière, ce qui s’avère utile pour mettre au point et renforcer les modèles thermodynamiques de la glace de mer en vue d’améliorer la sécurité des usagers.

En plus de la surveillance de la glace de mer, les appareils photo installés à Baie-Déception transmettent des photos par satellite toutes les heures et sont accessibles dans le site Web CAIMAN (Caméras aux infrastructures maritimes du Nunavik).

Tout le monde peut visiter ce site Web, voir les photos récentes et lire les observations sur l’environnement, telles que la température, le niveau d’eau, l’humidité, la pression, les conditions, la vitesse et la direction du vent. Ces observations éclairent et guident les décisions en matière de déplacements sécuritaires. En plus des appareils photo installés dans les sentiers éloignés, un bouton d’urgence y est accessible, et si quelqu’un appuie sur ce bouton, une photo de la personne en détresse est envoyée aux autorités de Salluit ou de Kangiqsujuaq.

Les appareils photo installés dans les sentiers éloignés sont équipés d'un bouton d'urgence qui, lorsque quelqu’un appuie dessus, permet de prendre une photo de la personne en détresse et de le signaler aux autorités de Salluit ou de Kangiqsujuaq.

Collaboration communautaire et appropriation

Le projet est le fruit d’une collaboration entre le gouvernement régional de Kativik (KRG), l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), les villages nordiques de Salluit et Kangiqsujuaq et Mine Raglan. De plus, Savoir polaire Canada a accordé une subvention, appelée « Safe Passage » (passage sécuritaire), en appui au projet.

Ce projet n’aurait pas été possible sans la participation de tous les guides et usagers du territoire. Les Inuits des communautés de Salluit et Kangiqsujuaq ont apporté leur aide pour mesurer la glace et la neige et fournir les ressources locales (bateaux, plongeurs, motoneiges, etc.) afin de faciliter l’installation de l’équipement.

Le groupe de recherche a formé des ressources locales supplémentaires pour voir à l’installation et l’entretien des appareils photo, à la récupération des données, aux protocoles de mesure et à l’utilisation de l’imagerie par satellite afin que les communautés puissent s’approprier la surveillance de la glace à long terme.