Rencontre avec Aida Puxley, conseillère en recrutement inuit à Mine Raglan

publié: 07/08/2020

La nature du secteur minier signifie que de nombreuses activités ont lieu dans des parties isolées du monde, loin des grandes villes. Dans certaines de ces régions, les peuples autochtones habitent ces terres depuis des milliers d'années.

Nous avons le devoir de minimiser les perturbations subies par ces communautés, mais aussi de leur offrir des opportunités, d'être à l'écoute des défis auxquels elles font face et de leurs aspirations, de les laisser prendre part aux décisions et de collaborer avec elles pour donner naissance à une communauté plus forte.

C'est exactement l'objectif poursuivi par Mine Raglan. Située entre les communautés inuites de Salluit et de Kangiqsujuaq au nord du Québec, la mine a signé l'Entente Raglan en 1995. Cette entente a été conclue entre la Société Minière Raglan du Québec ltée de l'époque (désormais Mine Raglan) et cinq partenaires inuits, soit la Société Makivik, les deux communautés inuites avoisinantes de Salluit et de Kangiqsujuaq, appuyées par leur corporation foncière respective (Qaqqalik LHC et Nunaturlik LHC). Il s'agit d'une entente socio-économique globale profitant aux parties prenantes locales.

Ce contrat minier est considéré comme la première entente véritable sur les répercussions et les avantages (ERA) conclue entre une entreprise minière et les populations autochtones. Elle a été utilisée comme point de référence pour d'autres accords concernant les Autochtones dans l'industrie minière et évolue aujourd'hui encore.

Aida Puxley est rattachée au programme Tamatumani de Mine Raglan, qui fait partie de l'Entente Raglan. Son objectif consiste à respecter la promesse de l'ERA, à savoir offrir des opportunités de formation et d'emploi aux membres des communautés autochtones.

Nous collaborons étroitement avec les Ressources Humaines

Aida Puxley - conseillère en recrutement inuit à Mine Raglan

En tant que conseillère en recrutement inuit, Aida participe au processus d'embauche et apporte son soutien aux employés inuits dans le cadre de leur intégration sur un site de travail industriel. Elle collabore également à la formation interculturelle destinée aux employés inuits et à leurs supérieurs ; cette formation a pour but de contribuer à une compréhension culturelle mutuelle.

Née et élevée à Salluit, une communauté de quelque 1600 habitants, Aida a constaté de ses propres yeux l'impact positif de Mine Raglan dans la région.

« Depuis que je suis petite, nous allons à la pêche sur glace au lac Pangaligiaq, entre Raglan et la baie Déception. »

La proximité entre Salluit et le site de Mine Raglan est relative ; en effet, 115 kilomètres les séparent.

Ainsi, les employés de la mine doivent prendre l'avion pour se rendre au travail et rentrer chez eux. Souvent, ils quittent leurs familles pour plusieurs semaines.

Pour le peuple inuit, trouver un emploi peut représenter un défi en soi. L'un des éléments clés du programme Tamatumani consiste à se pencher sur l'un des principaux obstacles à l'emploi, à savoir l'accès à l'éducation.

L'une des principales difficultés rencontrées par notre communauté est le manque d'éducation. La mine crée un grand nombre d'opportunités professionnelles. Malheureusement, les Inuits n'ont pas bénéficié de l'éducation ou de la formation nécessaires. C'est là que Tamatumani peut les aider.

Ce programme propose des formations dans divers domaines, avec un élément de transition vers l'emploi visant à communiquer des attentes claires et à aider les Inuits à s'intégrer, puis à conserver leur emploi. Il comprend également des cours de français et d'anglais pour améliorer la communication entre les travailleurs et leurs supérieurs, en particulier eu égard à la sécurité. Aida explique qu'un simple entretien d'embauche n'est pas un concept familier aux Inuits.

« Chez nous, à Salluit, tout le monde se connaît. Les entretiens d'embauche n'ont pas lieu d'être. »

Le programme Tamatumani a accordé une grande importance à ce type de considérations au cours des années pour ouvrir les barrières culturelles aux employés. 

« Nous proposons des apprentissages pour que les Inuits puissent commencer au bas de l'échelle. Pas d'expérience dans le domaine minier ? Pas de problème ! Les Inuits peuvent suivre une formation et devenir mineurs, opérateurs en machinerie lourde, mécaniciens et bien plus encore. »

« Nous accordons des congés non payés pour que les Inuits puissent participer à des activités traditionnelles telles que la chasse et la pêche, qui sont très importantes pour leur communauté.

Depuis que je suis jeune, nous allons pêcher sur la glace au lac Pangaligiaq, entre Raglan et Baie Déception.

AidaPuxley - Conseillère en recrutement Inuit, Mine Raglan

De plus, notre site dispose d'une cuisine traditionnelle, permettant aux Inuits de préparer leurs plats typiques tels que le caribou ou le phoque et de se sentir plus comme chez eux. »

En 2013, Mine Raglan a également lancé le programme RIDE (Rapid Inuit Development and Employment). Celui-ci vise à offrir des postes à haute responsabilité à des employés inuits qualifiés et motivés et inclut des éléments de supervision et de formation. RIDE s'adresse aussi bien aux Inuits employés à Mine Raglan qu'aux collaborateurs potentiels.

Actuellement, les Inuits représentent environ 22 % de l'effectif de Raglan. L'Entente Raglan est certes une success story, mais on peut toujours mieux faire.

Pour Aida, comment Glencore et d'autres entreprises peuvent-elles soutenir au mieux les communautés autochtones, que ce soit au Canada ou à l'étranger ?

La clé du succès consiste à proposer des formations et des opportunités professionnelles sur mesure en respectant les cultures. Mettez sur pied un programme permettant aux peuples autochtones de mieux s'intégrer et de mieux progresser dans votre entreprise.

Nous sommes fiers que Tamatumani, qui signifie « second départ » en inuktitut, joue un rôle de pionnier.

Faites connaissance des Inuits !


Trois faits sur les peuples autochtones de l'Arctique :

  • Les Inuits communiquent beaucoup par le biais des expressions faciales
  • Les Inuits ont inventé les lunettes de soleil, mais aussi le kayak
  • Au vu du froid extrême, les Inuits continuent de fabriquer des vêtements traditionnels en peaux d'animaux. Ils chassent et pêchent pour se nourrir, notamment le caribou, le phoque, le béluga ou l'omble chevalier